J'aime bien les proverbes, peut-être parce que ma mère m'a élevé à coup de: Qui remet à demain, trouve malheur en chemin", "Tout flatteur vit aux dépens de celui qui l'écoute.""Cent fois sur le métier, remettez votre ouvrage."
J'ai bien aimé celui que le réalisateur Wong Kar Wai, président du prochain festival de Cannes a cité dans son introduction: "Chaque ville, possède son langage. À Cannes c'est celui des rêves. Il est très difficile de juger un rêve, plus encore de le comparer à un autre. Il existe un vieux proverbe chinois qui dit" On ne peut jamais prédire d'où vient le vent, mais on devrait toujours laisser ouvertes ses fenêtres." J'aime le vent des rêves et les fenêtres ouvertes.
Douzième étage; un pigeon est venu se poser sur la balustrade de notre balcon. Ses plumes bien ébourriffées pour se réchauffer un peu, posé sur la neige fraîche qui tombe encore autour de lui, il observe les alentours, me jetant de temps en temps un regard furtif mais inquisiteur. Me demande-t-il du pain? Si je me lève il s'envolera surement?
Je vais essayer, et je reviens vous écrire le résultat. Palpitant reportage, non?
Je me suis levé. Il n'est pas parti; seulement redressé sur ses pattes, prêt à toute éventualité.
Je suis allé chercher quelque chose à lui donner. Pas de pain. J'ai trouvé des graines de sésame, pris une poignée. Revenu près de la porte, il était encore là, penché vers le vide, préparant son départ. J'ai jeté les graines vers lui. Il est resté là. Refermé la porte. Encore là. Il m'a regardé, incrédule, a tourné la tête dans tous les sens, comme font les pigeons; j'ai vu que son oeil était rouge, et ses pattes aussi. Il est descendu sur la galerie. Je ne le vois plus. Il doit manger.
Si il remonte sur la balustrade, si je peux, je prendrai une photo.
Voilà:
Et hop!