31 janvier 2008

Tableau périodique

Un très beau projet de gravure réunissant 96 artistes de différentes disciplines de l'estampe illustre de manière très éloquente comment les nouvelles technologies et le web peuvent être utilisées pour organiser et diffuser le travail des artistes. Le projet a été organisé à travers un blog et a déjà été diffusé sur de nombreux site internet dont BoingBoing et Flickr.

28 janvier 2008

Apophenia

L' Apophénie : une altération de la perception qui conduit le patient à attribuer un sens particulier à des événements banals. Mais (heureusement) le terme est maintenant largement utilisé pour décrire cette tendance sans nécessairement impliquer de trouble neurologique ou de maladie mentale. Ouf !
Je ne crois pas être le seul à avoir parfois ce genre de perception, de fait qui n'a pas reconnu dans ces signes de la vie de tous les jours, des éléments qui fondent ou déterminent une amitié ou une relation amoureuse, un tournant impromptu dans l'existence : la notion selon laquelle il n'y a pas de hasard, qu'on serait en quelque sorte prédéterminé, que les événements suivraient un ordre divin ou fatidique auquel on ne peut échapper.
Il y a quand même des circonstances qui frappent. Un exemple qui m'a tenu éveillé cette nuit...
Hier nous avons regardé la dernière émission de «Minuit, le soir» à la SRC, rien de bien spécial, j'avais même deviné la suite du scénario et j'étais certain que le portier interprété par Marc Legault allait se faire descendre pour la fin de la série. Rien de bien extraordinaire, je le répète, c'était cousu de fil blanc, visible même le soir à minuit. 
En voix hors champ, suit la lecture de la fin du premier roman lu par Julien Poulin, fraîchement sorti de son analphabétisme, il lit pour son ami, en guise de conclusion :

«Il tomba en octobre 1918, par une journée qui fut si tranquille sur tout le front que le communiqué se borna à souligner qu'à l'ouest, il n'y avait rien de nouveau.
Il était tombé la tête en avant, étendu sur le sol, comme s'il dormait. Lorsqu'on le retourna, on vit qu'il n'avait pas dû souffrir longtemps. Son visage était calme et exprimait comme un contentement de ce que cela s'était enfin terminé. »

Une belle fin quoi. 
Un passage bien choisi d'un livre que je ne connaissais pas.

Où j'en viens à mon titre, c'est qu'en remontant à la chambre, j'ai décidé de lire un peu. J'ai pris «Un certain sens du ridicule» un livre d'essais de Mordecai Richler, et en tournant la page 209, juste après mon signet, Mordecai nous parle du premier roman sérieux, qu'il a lu à treize ans et qui l'a influencé peut-être jusqu'à devenir écrivain. 
On y lit le même passage, tiré du roman de Erich Maria Remarque : «À l'ouest rien de nouveau», que je devrai lire maintenant.
Évidemment, tout cela n'est que pur hasard... Et en relisant l'arrière de la jaquette du livre ce matin, j'ai pu voir que les textes avaient été choisis par Nadine Bismuth, je trouverai probablement qu'elle a collaboré à la série... Mais quand même, j'aurais pu prendre un autre des trois livre sur ma table de chevet, j'aurais pu ne pas lire, il était déjà tard. Et j'aurais pu avoir plus d'une page à tourner avant de tomber sur le passage fatidique.
Auparavant en soirée, j'avais reçu cette réponse de Rolling Red à mes salutations : 

"It is a funny coincidence that you send this email while I am preparing my next blog entry.
I must admit, I have not read your blog in a while now. I guess I am waiting for that novel that I imposed on you writing in my own head :) You just gave  me a good reason to catch up on reading your posts."
Coincidences, hasard...

Et me revient en tête ce haiku de Issa:
Rosée que ce monde-ci, 
Rosée que ce monde, 
Oui, sans doute, et pourtant...

24 janvier 2008

Les Sept Plumes de l'Aigle | Henri Gougaud

«Le monde, l'existence, les rencontres de hasard, ce qui arrive ou n'arrive pas, tout cela est-il raisonnable ? La vérité c'est que nous ne cherchons pas à comprendre mais à réduire les prodiges de la vie à la dimension de la coquille de noix où notre esprit a fait son nid.»
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«Ce n'est pas parce que les choses sont difficiles qu'on n'ose pas les faire. C'est parce qu'on n'ose pas les faire qu'elles sont difficiles.»

Les Sept Plumes de l'Aigle | Henri Gougaud

21 janvier 2008

Apple : Pommes de route !

En ces jours froids où les jeunes patriotes du Québec sentent le besoin d'offrir une centaine de langues de porcs à la ministre St-Pierre, où l'humoriste S. Laporte ridiculise le manque de cohérence des francophones québécois qui veulent être servis dans un français qu'ils avilissent eux-même, et où le fait français a si peu d'importance face au rouleau compresseur de la politique culturelle de la piastre avant tout... 
Évitons surtout d'être frileux. Et rions-en un peu.
On peut quand même se demander où on en serait sans la digue molle de la loi 101 qui contenait temporairement l'inondation anglophone de nous noyer de son vaste contenu. 
Simple exemple : sur le magasin iTunes ¨Canada¨, tentez de trouver un seul livre audio francophone... Faites le décompte du nombre d'émissions de télé disponibles en français...
On ne demandera quand même pas aux canadians de ce beau pays à politique bilingue de se plaindre de ne trouver qu'une grande majorité d'iTunes américaines en ligne, parce qu'enfin... qu'est ce qui distingue la musique canadienne anglaise de tout ce qu'oncle Sam peut nous gerber sur la tête ? 
Oups, j'oubliais presque... il y a Bruce Cockburn... comme c'est curieux, tout en bas de la page et sous l'onglet ¨canadian pride" (sic) ... et même Pascale Picard dans le Editor's choice. Une douce brise de l'ouest flatte toute la contrée et Stephen peut dormir en paix, il rêve de la canadian pride en écoutant Britney...
Imaginez ce que Stevie Job peut avoir à foutre de la présence francophone dans son "store"... Pendant qu'on y est, quand Steve vous vendra bientôt des films, peut-être qu'on y trouvera "3 Little Pigs", Days of Darkness, ou Night Zoo... avec sous-titres français. Pas de quoi s'en faire... Nos gouvernants, et nos humoristes veillent au grain.

04 janvier 2008

Ourobouros, un serpent qui se mord la queue

En repensant à la fin de Netscape, je me suis souvenu de la première fois où un développeur qui travaillait avec nous chez Taarna m'avait montré le premier browser, la version .9b de mosaic je crois. Depuis, nous sommes tous devenu à peu près blasé, et on compte sur nos doigts, le nombre de sites où on peut trouver du matériel nouveau qui nous fait avancer...
Malgré tout, ils existent, mais il faut prendre le temps; exactement comme dans une immense bibliothèque, il faut fouiller, discréminer, faire des choix, mais si on cherche, chaque jour amène son lot de découvertes :
certaines images sont bizarres , d'autres réellement belles, parfois les ombres d'images connues :
http://www.myspace.com/gustavemoreau
http://www.myspace.com/delville  
des artistes que l'on ne connaissait pas : http://www.myspace.com/lailac, des mots écrits dans une caverne : http://lamrim/tenzinpalmo, des images faites de sable coloré, et parfois simplement de belles petites musiques,.celle-là de Chapi Chapo.
On peut aussi se payer une sérieuse envolée avec Terrence McKenna.
Ensuite, je vous invite à lire "Les Sept Plumes de l'Aigle" d'Henry Gougaud et dans un autre régistre, "L'Hippopotame du St-Laurent" de Jean Pierre Rogel, un essai sur la sélection naturelle, les suites du darwinisme, évo-dévo, le pouce du panda et le reste.

Dear Aldous

Fixez le point blanc au centre de l'image pour 30 secondes et fermez les yeux. Qui voyez-vous ?