Première fin de semaine d'avril, c'est le début du printemps et aussi mon anniversaire; ça signifie habituellement plusieurs soupers avec ceux que j'aime, cadeaux, achats, etc.
Pas d'exception cette année, souper samedi et souper chez ma mère dimanche, cadeaux familial, un vélo qui me permettra une remise en forme et des promenades avec Nath.
Mais aussi grâce à Mélanie et Patrick toute une fin de semaine d'écoute extrême, avec dat et moumoute anti bruit de vent; l'idée est faire la cueillette de sons pour un autre projet, appelé "Visions Nocturnes", pour appuyer le visuel je voulais repiquer les sons ambiants qui seront synchronisés avec la respiration des images. Tout ça pour dire que j'ai passé trois jours à enregistrer tard le soir en mettant le super micro sur la galerie, première étape, le bruit des voitures et sons de la nuit, deuxième étape, les trois matins vers 6:00 enregistrer le chant des oiseaux nouvellement arrivés. C'est un monde l'audio, les écouteurs sur la tête le micro pointé, tout est décuplé, la moindre respiration devient audible, le bruit du vent imite les chutes Niagara. Hier matin, pour plus de tranquilité j'ai pris le kit et je suis monté en voiture jusqu'au calvaire du cimetière Côte des Neiges, tout en haut, j'y allais en moto quand je coupais le gazon, mon premier boulot en sortant du collège...
Là j'ai pu enregistrer tranquille sans trop de pollution sonore, il y avait de tout, une corneille croassait tranquillement au faîte d'un arbre bourgeonnant, un merle m'a finalement comblé de toute la gamme de son chant d'amour, et les étourneaux sansonnet chantonnaient à qui mieux mieux, c'était beau.
En retournant à l'apartement j'ai vu sur le terrain de McGill une belle grosse marmotte qui grignotait les pâquerettes nouvellement fleuries sans se soucier des joggers qui montaient Peel vers le Mont Royal. Il me reste maintenant à faire les images de mon projet, ça ne devrait pas être trop difficile, toutes les nuits les mêmes phénomènes se présentent au seuil du sommeil, pulsations lumineuses, phosphènes diaphanes qui nagent au rythme de ma respiration, formes suggestives et éphémères en fondu enchaînés.
Lorsqu'au bord de la nuit,
On s'apprête à plonger dans le sommeil,
Toutes craintes évanouies,
On recule parfois,
Pour s'éveiller un peu,
Et penser que la vie nous aime quand même,
Ne serait-ce que par jeu.
Et tout près du rêve, les yeux ouverts derrière nos paupières closes,
On repart vers les mondes ou naissent les châteaux.