25 avril 2005

mon dimanche

Quelle fin de semaine! il faut nourrir la terre et les brins d'herbe mais quand même...
Ça faisait longtemps qu'on avait pas eu autant de jours gris à la file, ça me fout toujours un peu les bleus moi, la pluie, surtout bien drue comme ça, qui sent encore un peu la neige et donne envie de rester couché.
Hier soir, je suis tombé par hasard, à Télé Québec sur un documentaire assez dur à suivre, "Que reste-t-il?", réalisé par Marc St-Onge, "une vision à la fois poétique, scientifique et spirituelle du corps humain après la mort" de quoi vous égayer la soirée, vous donner des frissons et vous rassurer sur votre envie de vivre; des détails croustillants sur la physiologie de la mort, les poils qui continuent à pousser, la perte de poids dans les jours qui suivent, témoignages de thanatologues, de médecins légistes, d'anthropologues et d'artistes. La mort fascine et dérange, nous attire et nous rebute, comment faire autrement devant cette inéluctable destination, je ne voudrais pas être trop macabre mais ça m'intéresse...
Une occasion de parler des artistes du côté sombre, par exemple, Andres Serrano, auteur contreversé du "Piss Christ", dont j'avais déjà vu les oeuvres au musée d'art contemporain de Montréal.
La démarche n'est pourtant pas nouvelle puisqu'elle s'inscrit dans la lignée des artistes et médecins anatomistes des siècles passés, comme Léonard de Vinci, évidemment mais aussi Fragonard, Gunther von Hagens et autres.
L'exhibition de ces organes internes séchés ou conservé par plastination (la technique de von Hagens), me semble faire écho à l'adulation contemporaine de la beauté factice et de la jeunesse éternelle. Comment expliquer ces tendances artistiques qui par l'approche de la mort et de la douleur semblent quand même nous rapprocher de la vie. Entre les cabinets de collectionneurs, les musées d'anatomie, les travaux artistiques telles les photographies de Joel Peter Witkin et de Serrano se démarquent par une certaine subjectivité proche du sado-masochisme et d'une tendance à la monstruosité. Pour ma part je n'y vois que la représentation d'un pole peut-être extrême d'une même entité, d'un même univers, la lumière ayant besoin d'un support, d'une toile de fonds pour se démarquer et permettre à notre vie de se poursuivre comme dans ces théatres d'ombre balinais ou une flamme vacillante, voisine de notre conscience, qui permet la captation de notre petite histoire à nous. Justement pour faire un peu de lumière sur cette page un peu sombre, je vous suggère aussi le travail d'un de mes artistes préférés: James Turrell dont j'avais vu la pièce "Atlan" dans le contexte des expositions Montréal Art Contemporain de Claude Gosselin.