Avez vous vu la pleine lune du mois d'août? Gonflée comme une outre, pâle et ambrée comme un souvenir caché derrière des souvenirs atomiques.
Avez vous vu les nuages, immenses choux-fleurs blancs, blottis derrière les édifices, défiant la nature, la pensée, les attentes. Renouvelant encore la réalité des choses en blanc de neige, de titanium, de plomb. Émerveillant le plus blasé des êtres, le plus fatigué des errants, il saura encore les reconnaître, pourtant les foules passent sans remarquer, et les aveugles conduisent leur voiture et s'arrêtent aux lumières. Souriez sans attendre, le moment passera vite, les éclairs de conscience seront vite évanouis, les instants se succèdent et au bout d'une vie on se souvient à peine, d'une soirée par mois, d'une seconde par année, mais en fermant les yeux ou en les ouvrant à peine, des phosphènes irisés représentent la vie, et on s'endort, ou s'éveille, heureux de ne pas être parti.