Sur les arts, la musique, des images, des photos, des liens, à partir de Montréal, de moi, sur la vie, la mienne, vers celle des autres, ici, ailleurs.
22 avril 2006
samedi gris
Fin de semaine verdissante mais grise. De ma fenêtre sur le mont Royal j'observe les marcheurs qui escaladent le grand escalier qui monte jusqu'au chalet: des petits points colorés qui s'arrêtent pour respirer. Je cherche aussi les vautours urubus qui survolent la ville et tournoient à la recherche de leur pitance.
10 avril 2006
Compression
J'ai parfois l'impression qu'on pourrait gagner beaucoup de temps et ramener toute existence, aussi remplie soit-elle, à une courte séquence d'événements vraiment importants, le tout durerait un mois ou moins. Quelques aubes on deviendrait conscient, le temps de perdre ses dents de bébé et l'enfance serait vite terminée, on devient adulte dès la première fin de semaine. On a lu ses classiques et on connaît l'amour après quelques brèves rencontres, on fait quelques voyages, on finit ses études, on perd ses grand-parents; la deuxième semaine on a quelques enfants, un vrai mal de dent ou une méchante grippe, un accident de voiture, une épiphanie en voyant la mer encore une fois, ou en prenant l'avion une nuit de pleine lune. À la fin de la deuxième semaine on est au milieu de sa vie, mature, aguerri, bientôt grand-père? On a pris cinquante livres, des cheveux blancs, une solide expérience, on comprend que les deux prochaines semaines, ce ne sera pas de la tarte, on n'a pas assez investi dans son fond de pension, on a un début d'arthrite, des poils aux oreilles. Qu'avons nous retenu? Qu'aurons nous compris, appporté?
Me vient en tête cet haïku de Issa:
"Rosée que ce monde-ci,
Rosée que ce monde,
Oui, sans doute. Et pourtant."
Me vient en tête cet haïku de Issa:
"Rosée que ce monde-ci,
Rosée que ce monde,
Oui, sans doute. Et pourtant."
09 avril 2006
20:22
Elle est partie hier soir. À bout de souffle. Tout s'est immobilisé.
Ensuite, seulement, s'étiolant tout doucement, avec toute la chaleur, toute l'énergie qui part on ne sait où, la flamme s'est éteinte, elle est disparue.
Un peu plus tard son front devient une pierre polie et froide.
Il n'y a plus de souffrance.
Ensuite, seulement, s'étiolant tout doucement, avec toute la chaleur, toute l'énergie qui part on ne sait où, la flamme s'est éteinte, elle est disparue.
Un peu plus tard son front devient une pierre polie et froide.
Il n'y a plus de souffrance.
07 avril 2006
Fins d'Hiver
Ce n'est pas tout à fait le printemps, plus tout à fait l'hiver. On ne sait plus.
Si ça commence, si ça finit. On ne sait pas.
Quand on retourne où on est né, on retrouve plein de vieux trucs. Pour moi, ce sont des paquets de papiers, de vieux livres, de dessins, des notes et des souvenirs d'école, des peintures sur soie de mes débuts.
Aussi des odeurs, des points de vue, des endroits, des images.
J'ai toujours connu cette aquarelle de Marc Aurèle Fortin, depuis que je sais voir, elle trône au salon, j'y ai un peu découvert la peinture.
On peut peut-être même trouver un lien avec certaines de mes images, comme cette vieille toile qui ramassait la poussière du sous-sol.
Si ça commence, si ça finit. On ne sait pas.
Quand on retourne où on est né, on retrouve plein de vieux trucs. Pour moi, ce sont des paquets de papiers, de vieux livres, de dessins, des notes et des souvenirs d'école, des peintures sur soie de mes débuts.
Aussi des odeurs, des points de vue, des endroits, des images.
J'ai toujours connu cette aquarelle de Marc Aurèle Fortin, depuis que je sais voir, elle trône au salon, j'y ai un peu découvert la peinture.
On peut peut-être même trouver un lien avec certaines de mes images, comme cette vieille toile qui ramassait la poussière du sous-sol.
04 avril 2006
au delà de la vie ordinaire, soeur Morphée
Après le choc, pourtant très prévisible, l'inévitable chute, de l'être humain aimé, tôt ou tard, au bout de son existence, au bout de ses cycles, the end of the loop ? Non. Impermanence. Toujours. Et, l'imprévisible, toujours.
Aussi, après l'appréhension de la douleur, la peur de la déchéance, l'angoisse de la perte, apparaît, la chaleur de l'affection, la chance de franchir les barrières, de toucher l'intangible. Le calme. Et malgré la tempête, au coeur de la tempête, la paix.
Le cri du cardinal, ce matin. Le temps est arrêté.
Aussi, après l'appréhension de la douleur, la peur de la déchéance, l'angoisse de la perte, apparaît, la chaleur de l'affection, la chance de franchir les barrières, de toucher l'intangible. Le calme. Et malgré la tempête, au coeur de la tempête, la paix.
Le cri du cardinal, ce matin. Le temps est arrêté.
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