02 novembre 2005

fièvre de l'Halloween



Fin de semaine dernière, temps superbe à Val David, rencontre à l'Atelier; préparation des plaques de cuivre avec lavis de vernis dur; début des recherches sur les possibilités de morsure de l'aluminium sans produits toxiques, tests à suivre.


Ensuite, c'est arrivé d'un coup, après quelques heures à observer les étoiles, tout fier de retrouver les Pléiades et Mars juste à côté, j'ai été assommé par une saloperie de grippe, le genre castor, qui vous grimpe dans la gorge en vous écorchant bien, qui remonte se faire un petit nid dans le haut de vos sinus, quelques coups de queue pour bien vous bloquer le nez, bien tasser, comme un barrage de boue, un gros X entre vos sourcils, qui vous empêche de respirer et vous enfièvre de frissons et de sueurs.
Bouillon de poulet, double service de sudafed, eau salée, me donnent d'étranges visions, et le lendemain, observant de la fenêtre embuée, le regard fixé sur les mésanges aux mangeoires, je pense à Fahrenheit 451 mélangé à the Birds, avec un peu du 1900 de Bertolucci, le monde entier est psychosé de grippe aviaire et se met à tirer sur tous les oiseaux, le moindre piaf fait fuire les foules, on bloque les ponts; le temps de me retourner, aux actualités les brigades aviaires défilent en costumes une pièce, immaculés. On extermine dans l'ordre, les pigeons, les goélands, ensuite les corneilles, les poules, enfin tout ce qui vole encore un peu en passant par les papillons et les chauves-souris, ça s'accorde chauve souris? un chauve sourit, deux chauves sourient, en tous cas ça s'accroche bien à une porte de grange; on fait de grands feux de joie, on étend d'immenses filets à travers les édifices, le soir, on mange du poisson génétiquement modifié. La suite, l'année suivante la moitié de la planète est effacée de la surface du globe par le virus du Nil transmis par les moustiques qui sont bien plus nombreux maintenant qu'on a réglé le cas des volatiles. Peut-être pas bon de mélanger le vin rouge et les sudafeds... Enfin hier j'émerge de ma torpeur, un oreiller de plumes sur la langue, hirsute, je vais me faire cuire le poumon que je viens de cracher, ou est ce une poitrine de poulet?, je ne sais plus, j'accompagne d'oignons, je déglace au nyquil. Je vais déjà mieux. Finalement ce n'était qu'un gros rhume. Ou sont les vitamines, l'hiver s'en vient, il y a une fine glace sur le lac ce matin.