Fin de semaine passée à QC City, superbe exposition Claudel/Rodin, très belle présentation aux ambiances d'atelier; des dizaines de sculptures, de moulages, de documents et d'artefacts de toutes sortes créés et échangés par les deux artistes donnent forme à leur relation. La maîtrise technique et artistique participe au succès de l'événement et la confrontation des styles proches mais subtilement différents fait ressortir la quête d'une beauté simple et poétique qui émane de chacune des oeuvres au point de nous pousser par instant vers le syndrome de Stendhal, le choc esthétique étant souvent assez intense pour arrêter les visiteurs, bouche bée, devant tant de beauté vraie. La juxtaposition des oeuvres de Camille Claudel et de Rodin renforce en synergie la présence des oeuvres de l'un et de l'autre; lors de mon premier voyage en Europe, ma visite du musée Rodin ne m'avait pas autant impressionné, il manquait probablement la touche des oeuvres de Camille pour donner une réplique féminine et plus tendre aux monuments dudit maître. Il ne sert à rien de comparer ces artistes cannibales, ils sont au sommet et entonnent le même cantique éternel; restent les formes, les marbres et les titres qui descendent jusqu'à nous: Clotho, la petite Châtelaine, Psaume, la Valse, dansent avec Jean Baptiste et Ugolin aux portes de l'enfer.
Aujourd'hui il pleut des hallebardes, il tombe des trombes d'eau sur la tête des passants; ici et ailleurs plusieurs ne veulent pas y croire, ils se promènent sans imper ni paramerde, en espérant passer entre les gouttes; pour passer, ça va passer en effet, mais on ne pourra pas arrêter ça en mettant sa main devant, y'a qu'à voir le temps sur la nouvelle orléans, les dernières mise à jour sur la fonte accélérée de la calotte glacière, le prix de l'essence qui monte et remonte.
Mais rien n'arrêtera le progrès, la presse continue d'imprimer un cahier entier sur les voitures à chaque semaine et les gros chars, chancres sombres et polluants sur la lèvre de notre suffisance imprègnent l'air de leur haleine autosatisfaite.
En attendant ça pleut... et les gouttes qui frappent les vitres du studio parlent d'automne et de travail. Bon il est 14:00 et je n'ai pas bouffé, j'ai une de ces faims.