Finalement, par une journée de printemps enneigée, comme disait Mélanie: "il tombait des peaux de lièvres"; sur la 417 entre Ottawa et Montréal, de la purée de pois, en ce mi-avril, ras le pompon de cette merde blanche, excusez mais au QC après un long hiver, on commence à en avoir vraiment marre.
Mais l'exposition de Ron Mueck valait le déplacement, ne serait-ce que pour se sentir transporté telle Alice dans un monde où on passe de l'infiniment petit au gigantisme existentiel, lorsque confronté à "L'homme hagard", qui assis sur sa chaise vous transmet le vide qui habite sa coquille de polyester. Grâce au vidéo qui cloture l'exposition, on constate que ce travail n'est pas technologique, même si une technique pointue la soutient, mais plutôt un travail d'atelier de maître où on peaufine un talent d'artisan à une vision moderne. Le travail de modelage, de texture, de surface, est entièrement fait à la main, du simple poil inséré dans le latex jusqu'au veines et au vernis des ongles, tout est fait touche par touche jusqu'à simuler l'apparence de la vie mais surtout, l'apparence d'un instant, d'une présence.