18 mars 2005

Fernand Khnopff

Hier à la cinémathèque de Montréal dans le contexte du Festival International des Films sur l'art, court documentaire sur Fernand Khnopff
Il y a déjà plusieurs années mon oncle, Maurice Onderet, qui avait été premier violon de l'orchestre symphonique de Montréal, et auteur d'une méthode de violon qui demeure une référence m'envoyait, à ma demande, le catalogue de l'exposition sur l'oeuvre de Fernand Khnopff qui avait eu lieu aux Musée des Arts décoratifs de Bruxelles ('79). J'ai toujours été fasciné par l'oeuvre de cet artiste qui cachait son intérêt et son usage de la photographie et qui alliait une technique particulièrement efficace à un symbolisme littéraire, psychologique et annonciateur. Longtemps auparavant, ces créations évocatrices et révélatrices m'avaient touché. Pourquoi?
Hérédité, atavisme, affinités électives, la forme et le fond de ces toiles et dessins juxtant le symbolisme, le préraphaélisme et le surréalisme m'avaient transporté dans un ailleurs familier, et j'ai passé bien des soirées, fasciné, à admirer et à réfléchir aux artistes belges de ce temps, Delville, Ensor, et ensuite Delvaux, Magritte, qui ont bercé mon adolescence faisant résonner la profession de foi de Khnopff: "On n'a que soi". Pour preuve de la profondeur de l'impression indélébile que cet artiste a eu sur moi, il y a moins de deux semaines, sans rien savoir de ce film, j'ai affiché à mon babillard, une photo prise à Paris d'une sculpture du Dieu Hypnos, dieu du sommeil, coiffé d'une aile bleue, ce dieu, si proche de son frère, Thanatos.
Comme ils sont contemporains, ces dieux amis, Hypnos père de Morpheus, le modeleur, le créateur, le dieu des rêves nous revient maquillé dans l'oeuvre des frères Wachovski, aujourd'hui, Morpheus est aussi "a P2P app with BitTorrent", et une allégorie du sommeil et de recherche d'amour et une fuite de la réalité assez proche des anciennes fumeries.