26 janvier 2006

Infogravure



Ça fait déjà quelques mois que je me suis remis à la gravure; plus d'un an si j'y repense bien. Hier c'était la première fois que j'imprimais sur la grande presse de l'atelier. Petit rituel que je raconterai.
Premières épreuves d'états pour une demie douzaine de plaques dont l'image ci jointe.

16 janvier 2006

Janvier chaud, janvier froid

Pour mettre un peu de couleur, un nouveau beta:




Vendredi c'était le printemps à Montréal, soleil, temps doux; illusion éphémère, comme un hoquet dans l'hiver. Samedi après midi l'hiver il est revenu, on aurait pu entendre le mercure tomber et faire un petit bruit sec, et c'est passé de 6 degrés Celsius à -12 en début de soirée, la pluie s'est solidifiée en plein vol, le vent s'est mis de la partie et a étêté quelques épinettes près de la maison, bien d'autres sont tombées dans la forêt sans que personne ne les entende. Le lendemain, les bois étaient jonchés de branches et de brindilles, la neige gelée en croute crissait sous les raquettes, on aurait pu marcher dans la piste en souliers tellement la neige avait été tapée par la pluie et le gel. La glace a repris ses droits.

05 janvier 2006

Citations et reportage

J'aime bien les proverbes, peut-être parce que ma mère m'a élevé à coup de: Qui remet à demain, trouve malheur en chemin", "Tout flatteur vit aux dépens de celui qui l'écoute.""Cent fois sur le métier, remettez votre ouvrage."

J'ai bien aimé celui que le réalisateur Wong Kar Wai, président du prochain festival de Cannes a cité dans son introduction: "Chaque ville, possède son langage. À Cannes c'est celui des rêves. Il est très difficile de juger un rêve, plus encore de le comparer à un autre. Il existe un vieux proverbe chinois qui dit" On ne peut jamais prédire d'où vient le vent, mais on devrait toujours laisser ouvertes ses fenêtres." J'aime le vent des rêves et les fenêtres ouvertes.

Douzième étage; un pigeon est venu se poser sur la balustrade de notre balcon. Ses plumes bien ébourriffées pour se réchauffer un peu, posé sur la neige fraîche qui tombe encore autour de lui, il observe les alentours, me jetant de temps en temps un regard furtif mais inquisiteur. Me demande-t-il du pain? Si je me lève il s'envolera surement?
Je vais essayer, et je reviens vous écrire le résultat. Palpitant reportage, non?

Je me suis levé. Il n'est pas parti; seulement redressé sur ses pattes, prêt à toute éventualité.
Je suis allé chercher quelque chose à lui donner. Pas de pain. J'ai trouvé des graines de sésame, pris une poignée. Revenu près de la porte, il était encore là, penché vers le vide, préparant son départ. J'ai jeté les graines vers lui. Il est resté là. Refermé la porte. Encore là. Il m'a regardé, incrédule, a tourné la tête dans tous les sens, comme font les pigeons; j'ai vu que son oeil était rouge, et ses pattes aussi. Il est descendu sur la galerie. Je ne le vois plus. Il doit manger.
Si il remonte sur la balustrade, si je peux, je prendrai une photo.
Voilà:


Et hop!

04 janvier 2006

Candide

Foutre!
Bonjour conscience.
Je n'arrive pas à être tout à fait celui que je voudrais être.
Beau me tordre. Me fustiger. Me résoudre. Me faire des peurs à côtés desquelles "L'exorcisme d'Émily Rose" c'est de la petite bière d'omega 3 spicée au krill de patagonie.
Ma propre mort. C'est toujours à considérer. Ça donne parfois envie de se presser un peu. Tout envisager.
Ètre terriblement malade.
L'effondrement de tout ce que l'on connaît.
Je pioche. Je m'anathème, quotidien, tous les soirs, et les matins.
Mon côté judéo-chrétien, mon essence tibéto-laurentienne?
Je n'arrive qu'à de tout petits dépassements.
Entendez moi bien, je ne pense pas être malheureux. Je ne suis pas du tout déprimé.
J'ai même une pêche d'enfer comme on dit chez les cousins.
Je compare.
Je bénis ma conscience d'être ici.
Maintenant, je remercie qu'on m'ait conçu.
J'ai la belle part des choses, je ne me plains pas.
Je n'aspire qu'à peu de chose, et en tous cas pas à une place dans le "normal"...
Je ne m'excuse de rien.
Je cherche en espérant que vous cherchez aussi.
Parce que ça devient tellement plus beau ainsi.
Mais cette recherche, j'espère que vous l'admettrez n'est pas la garantie d'un bonheur "catelli".
Si je ne comprends rien.
Je veux néanmoins faire une marque dans la pierre.
Laisser une trace dans la neige. Un chant dans l'infini.
De petites choses.

Série aqua

Juste avant les fêtes j'ai commencé une série de petites toiles, d'abord dessinées au crayon de couleur et ensuite terminée à l'aquarelle.
Voici les deux premières:





D'autres parts, j'ai aussi commencé à utiliser un petit outil rotatif multi usage: meule, perceuse, qui permet même de couper le métal, la pierre ou le verre. Mes premiers tests m'ont donné envie de sculpter de petits objets. On verra ce que ça donnera mais c'est très précis et intéressant à utiliser.

03 janvier 2006

revue de 2005

Parmi les évènements de l'année qui vient de passer qu'est ce qu'on peut retenir?

Un tsunami peut dévaster toute une région sans vraiment faire trop de vagues ici, mais avec les Katrina, Wilma, etc, d'autres arguments percutants ont fini par faire la preuve que, oui... il y a un peut-être un petit problème d'environnement.

On change de pape, on ne change pas d'église; à la tête de la catholique, le style pontifical reprend du vieux en changeant de capine pour retourner au style pré-Pie IX et nous montrer un vieux vatican inchangé dans son style impérial qui nous montre bien qu'ils ont plus de pompe que d'essence et qu'ils n'ont rien compris au message de leur fondateur. Parce que même si on ne peut pas toujours se fier aux apparences... "Si tu vois un chat avec un collier, c'est qu'il s'est déjà conduit comme un chien." comme dit le proverbe arabe.

Au Québec, notre clergé de comiques s'encense jusqu'aux nues, grâce aux ventes de dvd et autres produits, tous ces drôles sont devenus tellement opulents qu'on est bien obligé de les considérer comme les vraies vedettes de notre aristocratie artistique, voire philosophique. Avant quand on parlait d'artiste, on pensait Félix Leclerc, Borduas, Riopelle, maintenant on a droit aux pensées profondes d'un McLeod ou Ward. Pire on a maintenant des émissions où nos humoristes comparent leurs états d'âme et pontifient sur leur science...

En musique, Arcade Fire et Champion ont été les vagues de fond qui ont emporté mes oreilles. Qui prendra la relève? Malajube? Karkwa?
On peut aussi se rouler dans la flanelle avec les groupes trads qui remportent de plus en plus de succès, dites moi donc pourquoi...c'est bon en show?

À la conférence de l'ONU sur l'environnement qui a eu lieu à Montréal en novembre, on a pu voir de belles intentions et une certaine prise de conscience... même de la part des plus indécrottables américains, comme George.

Il y a aussi la pandémie de grippe aviaire qui nous pend au bout du nez...

Et, au cas où on manquerait de réjouissances, la campagne des élections fédérales s'est profilée, avec plein d'idées révolutionnaires qui suscitent une confiance microscopique de la population.

Côté cinéma, on s'emballe et de très bonnes productions comme "Horloge Biologique" "Maurice Richard" attisent l'intérêt des cinéphiles pour le cinéma d'ici.
Documentaires d'ailleurs, j'ai bien aimé "Born Into Brothels" et tout dernièrement, grâce à la recommandation de Charlo j'ai été étonné par "Grizzly Man" de Werner Herzog.

More later...

02 janvier 2006

006

Passé le jour de l'An à Val David. Bu le champagne, bien froid, presque sirupeux, à minuit, en raquettes, dans le champ près du sapin illuminé.
Fait, et refait le tracé des entrelacs, raccourcis et boucles entre les pistes au point d'en faire un labyrinthe.
Les lièvres ont fait de même, les renards les ont suivis; on reconnaît leurs pistes quand elles croisent les nôtres, leurs traces sont alignées sur la neige, elles apparaissent légères comme si ils ne faisaient qu'effleurer la neige, ils traversent les bois et se rendent on ne sait où; ils demeurent invisibles.

Une pause...





On repart; de retour en ville, c'est le deux du premier mois de l'an. Tout semble encore rouler au ralenti. Le ciel blanc se perd dans la neige, les arbres sont un peu givrés.